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La petite fabrique de Patrons
Une histoire de l'art en carton : mon déchet d'art
Une sculpture psychologique collective
La Petite Fabrique de Patrons se délocalise
L'agence FAIR(E)
CONTACT : u.deborne@wanadoo.fr
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Quelques patrons portraits d'inconnu(e)s.


Installation des patrons à l'hopital Charles Foix. 2000.


Installation des patrons à l'hopital Charles Foix. 2000.

La petite fabrique de patrons
Pour voir la vidéo, cliquez ici Texte de Ulice Deborne
En 2000, j’ai été invité à participer à l’exposition collective intitulée ”l’incurable mémoire des corps”, organisée par Stephen Wright (critique d’art et curator indépendant). Ex-situ in-situ, elle s’est tenue près de Paris, dans le plus grand hôpital gériatrique d’Europe qui accueille des malades âgés et pour la plupart en fin de vie. Les artistes sont intervenus à différents endroits.

Dans un pavillon moderne, j’ai choisi le lieu le plus convivial : la salle à manger. Là, tout le monde était susceptible de se croiser : les malades et leur famille, le personnel médical et les visiteurs potentiels de l’exposition. Cet endroit possédait un superbe canon à images : une télévision sans cesse allumée. Les habits de ces personnes âgées ne servaient plus à provoquer le désir mais retrouvaient la fonction primitive de couvrir un corps. Dans la ville, sur mon chemin, j’ai croisé des ballots de vêtements abandonnés sur un trottoir. Je les ai emmenés à l’atelier, avec l’idée de remonter à la source de leur confection : “le patron”. Pierre Cardin n’avait-il pas déclaré à la radio, que lorsque l’on partait du corps pour aller vers le vêtement, on était dans la Mode, mais si l’on commençait du vêtement pour revenir au corps, on approchait la connaissance. L’art informe-t-il un sujet de la connaissance ?

J’ai utilisé du papier calque, matériau choisi pour sa transparence et le savoir faire de deux anciens travailleurs, une couturière et un chaudronnier. Je leur ai demandé de découper, puis de coudre selon des indications contraires au travail bien appris et bien fait. Il me fallait la mémoire incorporée de la main, travailler avec elle, lui redonner sa liberté de mouvement et faire image avec son expérience.

Puis j’ai dessiné et collé d’autres images sur les calques, au hasard de l’actualité.

Mais qui parle de travail suggère la fabrication. Une petite entreprise venait de naître : “La petite fabrique de Patrons”. Elle serait furtive, privilégiant le travail au noir, ce poumon économique illégal que connaissent tous les immigrés.

Du fil électrique en forme de cintre et des pinces pour accrocher l’ensemble des éléments sur des cordes à linge. Je les ai suspendus au-dessus du lieu de vie, afin qu’il y ait une coïncidence entre les vieillards en dessous et la télévision allumée. L’environnement pouvait prendre sens au gré de notre attention à le parcourir. Faire en sorte que le dispositif devienne significatif par l’entremêlement de différents types d’images ; images vécues, images fabriquées, images présentées.

Ces mues, ensemble de patrons, sont conçues pour être réinstallées dans des contextes différents avec la présence d’une télévision allumée et d’un moniteur vidéo diffusant les images (montées) de la précédente situation d’exposition. Sur le modèle des poupées gigognes, les images vidéo, témoignages de l’installation passée, s’imbriqueront les unes dans les autres, pendant que les chaînes télévisées diffuseront les leurs.

Afin de parvenir à installer dans des espaces de plus en plus grands le dispositif, la fabrication de nouveaux “patrons” se prolongera tant que j’aurai le désir et le courage de la poursuivre. Le pouvoir d’expansion des “Patrons” dans l’espace, séparé un temps de la fabrication, mais multipliés par la production. Pourquoi ne pas les fabriquer en quantité ? Nous pouvons tous devenir l’ouvrier d’un soir, coudre et découper. Un masque peint sur le visage suffira. D’autres personnes, au gré du déplacement de la fabrique, seront des travailleuses, des travailleurs improvisés.

On peut à présent commander son “patron”, portrait symbolique de celui ou celle qui demande sa réalisation. Et créer ainsi une économie du Symbolique. Mais il demeure le risque de toute entreprise, sa faillite.

Ulice Deborne

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La rue et ses vêtements à l'abandon.


Premier atelier clandestin à Montreuil.