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" La Ronde de Nuit "
Sculpture psychologique collective

Texte de Ulice Deborne

« La Ronde de Nuit » se déroulait tout les jeudi de 20h à 24h, de décembre 2003 à 2004. Cet événement réunissait des artistes, des demi-artistes, et des non-artistes autour d’une expérience collective, peut-être artistique, de l’ordre de l’art sans art. Entremêlement de l’art, la vie, l’économie, ce dispositif a permis l’expression de chacun et l’élaboration de projets en commun. L’héritage situationniste n’a pas été négligé : par la création d’une « ambiance », l’ambiguïté entre espace privé et lieu public la longueur de temps du processus et la mise en place d’un dispositif sonore, visuel, alimentaire, tactile et mental.

Pourquoi l’Ambiance
En partant de la situation post-moderniste actuelle, mondiale, nous pouvons nous demander si, comme la peinture, le happening, le théâtre, la performance ou le cinéma, l’ambiance en tant qu’art, devrait être éprouvée aujourd’hui. Que pourrait être une sculpture psychologique collective ?

L’héritage de marcel Duchamps est triple : le ready-made (fountain), le ready-made aidé (L.H.O.O.Q), le ready-made réciproque (utiliser un Rembrandt comme table à repasser). Le ready-made aidé semble n’avoir pas eu de postérité. Mais Duchamp a vu dans le Happening une potentielle expérimentation de l’ennui. Cet ennui qu’il avait éprouvé dans sa vie sans jamais l’avoir mis en forme. La Ronde de Nuit à tenté par son ambiance construite, de renouveler une forme collective d’art sans art, fusion de l’art, la vie, l’économie. Avec plus de trente heures d’archives vidéo de l’événement, Ulice Deborne a réalisé un « Publicidocumentaire » de vingt minutes. Cette vidéo se propose de mélanger, comme l’huile et l’eau, deux formes d’images en mouvement incompatibles : la publicité et le documentaire.

La formule artistique de la « Ronde de Nuit », gazeuse, suggestive, sensitive est difficilement rémunératrice.
En permettant à différents artistes de confronter leurs projets, d’en discuter ensemble, une proposition collective a plus de chance d’aboutir… Un dispositif sonore, visuel, alimentaire, tactile et mental, et les cinq sens du public sont convoqués par des expériences poly-sensorielles.
Moins spiritualiste que l’œuvre d’art totale, Ambiance est matérialiste. Les différentes techniques des artistes, parfois opposées, forment un collage qui dépend du public pour sa réussite. Une « ambiance » cherche la fusion de pratiques d’auteurs avec une créativité plus diffuse, celle des amateurs, sur le chemin d’une reconnaissance.
L’ambiance, telle qu’elle a été initiée par les situationnistes dans les années soixante est une expérience artistique, de l’ordre de l’art sans art, où les activités les plus quotidiennes rejoignaient les pratiques artistiques les plus traditionnelles (la peinture, la sculpture, le modelage…). C’étaient souvent à l’issue de dérives dans la grande ville…

En 1958, le peintre Constant écrivait déjà à Guy Debord dans la revue International situationniste : « Les artistes ont pour tâche d’inventer de nouvelles techniques et d’utiliser la lumière, le son, le mouvement, et en général toutes les inventions qui peuvent influencer les ambiances. […] La construction des ambiances n’est pas seulement l’application à l’existence quotidienne d’un niveau artistique permis par un progrès technique. C’est aussi un changement qualitatif de vie, susceptible d’entraîner une reconversion permanente des moyens techniques ».
Détourner les techniques de leur fonction initiale, pour rendre visible le sensible entre les êtres, leurs activités voilà la démarche même de l’ambiance de la « Ronde de Nuit ».


Toile consciente de la construction d’un inconscient : « La ronde de nuit »
Ridicule texte d’impressions et de désirs mêlés, il suggère, plus qu’il n’informe, une ambiance, une démarche, un processus, une Ronde de Nuit…

« La réalité diminuée par l’art ? Le non-art diminué par l’art.
Vu la technique d’être, de l’action, indépendante de toute qualité, de tout jugement, l’art devient ce que l’on fait.
Nous sommes ce que nous faisons, ce que l’on sait pouvoir aimer faire…
Nous sommes ensemble, à l’instant.
Le tableau des activités nomme qui nous sommes et ce que nous devons prendre en charge dans un espace et un temps donnés. L’accélération et le ralentissement sont des variables avec lesquelles nous agissons.
Le temps de l’activité choisie, se module selon nos désirs.
Nous négocions entre nous l’échange.
Nos individualités impriment à la soirée les différentes formes que prennent nos actes.

ne indétermination à la base du désir de faire, anime chacun.
Tous les sens sont convoqués…Dialoguer, regarder, entendre, toucher, manger, boire, lire, chanter, tout faire devient possible.
Faut-il tendre sensiblement vers une AMBIANCE consciente, éphémère et instable ?
Le danger nous guette, un échec que tout désir suscite, sans pouvoir le nommer…
Un espace temps de rencontre avec les artistes, où le public est accueilli dans un esprit d’hospitalité…
C’est une toile d’ambiance, faite, défaite, chaque jeudi qui passe…

Artiste sportif, qui tente de muscler les affects…
Une équipe sportive qui mélange le collectif et l’individuel…
Un temps d’exposition dilaté, un début mais une fin indéterminée…
Différent du temps d’exposition habituel. Le temps du désir ?
Figurer le doute dans un espace temps instable…Réversibilité ?
Recréer la base de l’humain…radicalement. »

Ulice deborne